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UTMB 2015 – ultra trail du mont blanc
Race report
Du 28/08 au 30/08/2015
Vendredi
17h30 : Briefing, la
pression monte. On nous recommande de prendre des précautions toutes
particulières relatives à la chaleur et les écarts de température :
protection, hydratation, …
On s’encourage avec Alex, JC,
Math’, Sev’ …18h enfin et c’est le départ. Le nombre de spectateurs semble
infini, pendant les 8km qui mènent aux Houches les abords du sentier sont
envahis de monde … Et ce n’est pas fini car cela se ressentira sur presque tout
le parcours.
Je suis finalement parti avec
Séverine et le rythme est sympa. Le démarrage de la course s’est déroulé magiquement
alors que j’appréhendai les difficultés liées au nombre de coureurs.
Tout se passe magnifiquement bien
si ce n’est ma frontale qui n’est pas réellement adaptée, car je devrai choisir
entre avoir de la lumière et des piles, car la consommation est très importante
(à peine
Séverine va se faire une entorse
à la cheville, mais elle serre les dents et nous poursuivons ainsi jusqu’à la
prochaine base de vie où le médecin pourra lui faire un strap en lui signalant
que cela sera très compliqué de terminer. Mais il en faudra plus pour entamer
son courage et sa force !
Nous arrivons tranquillement au
ravitaillement de la Balme et tous les signaux sont au vert … ou presque. On se
donne rendez-vous à la sortie du ravito avec Séverine, lorsque je suis pris
d’une violente « gastro » : spasmes et vomissements très
importants. Etait-ce l’eau des « vaches » à un ravitaillement
improvisé ?
Tous mes vieux démons
ressurgissent. La douleur, la peur, la perte d’énergie me semblent
rédhibitoires … et pourtant, je m’étais promis de terminer cette course. Je
pense aux heures passées sur le GR20 cet été avec Catherine, aux ballades en
montagne avec Anaïs et Lisa à ma famille (mère, beau-père, frère, beaux-frères,
neveux, nièces, …) à mes copains, à mes proches, … non je ne peux pas
abandonner. Je ne cesse de me faire doubler et le moral en prend un coup.
Entre la douleur et la peur de revivre l’enfer de l’UT4M, j’annonce à Séverine que je vais arrêter. Elle m’encourage, me donne un vogalène. Je n’avance plus du tout. Elle ne veut pas me laisser ainsi en pleine nuit sans assistance et minimise les pertes de temps que je génère, alors qu’elle ne cesse de m’attendre ou de faire demi-tour pour me chercher. A ce rythme, je me dis qu’elle sera aussi pénalisée par ma faute et risque d’être hors barrière horaire. Ma décision est prise : je vais jusqu’au point suivant et j’abandonne. Je lui en fait part en lui disant que je n’aurais pas de problème pour atteindre le prochain point … sauf qu’elle a aussi des doutes, je tiens à peine debout. Elle ne veut pas de prise de risque inutile, et ne pas abandonner quelqu’un en danger. Finalement, la tension monte, mais elle respectera ma décision.
D’un certain côté je suis soulagé car le calvaire sera bientôt terminé, mais au fond de moi je ne veux par que cela finisse ainsi. La montée au col de La Seigne me semble interminable, car je n’avance pas, mais surtout mon esprit est autant torturé que mon corps. Les larmes ne cessent de couler … Me voici enfin au sommet, comme soulagé. Je pleure, j’ai mal, j’ai peur. J’informe les jeunes secouristes de mon abandon avec beaucoup de honte. Un jeune bénévole (Romain) va me prendre en charge et me mettre à l’abri dans une tente, car la température au sommet est glaciale avec le petit vent. Je tremble et les spasmes ne cessent pas. D’un côté je suis libéré, car j’ai vraiment trop mal et plus aucune force … mais je trouve pas juste que cela se termine ainsi.
Romain m’installe et me couvre avec 3 couvertures, une couverture de
survie, un duvet … mais je ne cesse de trembler et d’être pris de convulsions.
Il tente de me remotiver et il reste à mes côtés. Pris d’épuisement, je
m’endors et il me réveille vers
Je reprends le chemin et apprécie
la beauté des lieux, cela me réconforte et me redonne de l’énergie. Je trouve
un tempo que j’estime suffisant pour ne pas être hors barrière, mais je ne peux
pas forcer, car je suis trop faible. J’avance donc à l’économie en écoutant mes
sensations, mon corps et en privilégiant la détente et la concentration. Très
juste au niveau de la barrière horaire, je m’arrête très peu de temps au
ravitaillement avant Courmayeur et à Courmayeur. De bonnes inspirations me
viennent : pour retrouver la forme, je dois m’hydrater pour finir de
nettoyer mon corps et prendre une boisson me permettant de maintenir un bon
taux de sucre. Je rêve alors d’un bon diabolo citron que je prendrai au refuge
de Bonnati. Cela me fera arriver avant mon heure planifiée et je demande au
chef de poste si cela est autorisé d’aller acheter une boisson dans le refuge,
car j’ai déjà marre du coca (et commençait de nouveau à me déshydrater) et
j’imagine que je serai soumis à ce régime encore pour de nombreuses heures. Le
Ok est donné et l’équipe du refuge très sympathique me prépare un bon diabolo
grenadine. Les premières gorgées sont comme un électrochoc : du sucre, du
liquide, des bulles … la tête tourne et je m’affale sur le comptoir … mais
après quelques instants la forme revient, juste une petite aigreur
d’estomac : je revis !
L’arrivée à Champex se fait sans
encombre. Vérification des temps et barrières horaires et je m’accorde 30
minutes de pause pour faire une sieste d’1/4 d’heure – 20 minutes. La forme est
revenue : direction Trient. Cela me semble facile, trop facile, car je
considère que l’arrivée est proche et je ne prends pas suffisamment de
précaution et d’écoute de mon corps … Je vais le payer plus tard. Je suis plus
préoccupé à estimer mon heure d’arrivée.
En arrivant sur Vallorcine,
j’aperçois Hervé, Roland et Alex. Je suis super heureux et surveille la montre
pour repartir. Cela va être le chant du Cygne. La fatigue cumulée, la non
gestion des efforts et de l’hydratation des dernières heures va m’achever. La
chaleur étouffante de la vallée va me faire beaucoup de mal, mais je n’en ai
pas pleinement conscience. Je repars donc pour la montée à la Flégère, mais je
ne réalise pas que je me mets en danger.
Arrivé au sommet je ne peux plus
avancer, je n’ai plus de lucidité, je ne comprends plus où je suis. Je vais
m’arrêter comme un zombie très longtemps et vais mettre plus de
Voici enfin l’entrée de
Chamonix : la délivrance. L’arrivée est magique, des encouragements, du
monde de partout !!! Le choc est aussi important, mais le bonheur est
là ! D’autant qu’à l’arrivée, en plus de Marie, Roland, Hervé, Alex,
Mathieu, Séverine, une surprise m’attend à l’arrivée : Romain du Col de La
Seigne !
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